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Voler c'est mal, payer c'est mieux tu sais [PV Kyrielle]

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MessageSujet: Voler c'est mal, payer c'est mieux tu sais [PV Kyrielle] Voler c'est mal, payer c'est mieux tu sais [PV Kyrielle] EmptyMer 14 Aoû - 20:42

L'automne et son temps capricieux. D'une heure à l'autre on pouvait passer d'un temps radieux bien qu'un peu frais et peut-être venteux, à une averse digne des giboulées de mars. Les feuilles mortes venaient tapisser le sol pour devenir glissantes dès qu'une petite pluie venait les recouvrir, transformant le tout en une sorte de patinoire les jours où le ciel se déversait sur la Terre, le pire restant quand on avait le malheur de tomber sur la feuille qui camouflait une crotte bien fraîche. Là, c'était la chute assurée, surtout quand on était aussi maladroite et pressée qu'une certaine personne appelée Elysabeth. Tenez, la veille encore elle avait réussi à buter violemment le pied de la personne qui ouvrait la marche dans un étroit passage, lors leur mission de reconnaissance à Sablier parce que son allure était trop vive et ses pas légèrement plus grands que ceux de son collègue. Ce n'était pas la première fois évidemment, mais la jeune femme avait tellement de facilitées à se concentrer sur autre chose que ses pieds qu'elle avait du mal à y changer quoi que ce soit. Ce qui avait accaparé son attention, cette-fois ci ? Son travail évidemment : débusquer les Baskerville. Et il faut dire que, quand ses missions avaient un rapport avec eux, elle y mettait encore plus de bonne volonté que pour les autres. Ils étaient ses ennemis jurés, ceux qu'elle haïssait de tout son cœur.

Mais aujourd'hui, notre Pandora n'avait pas encore fait preuve de toute sa maladresse. La journée avait commencé d'une manière parfaitement banale : une fois n'est pas coutume, elle s'était réveillée tôt et avait tout aussi tôt sauté hors de son lit pour s'étirer longuement, lâchant au passage un long soupir qui marquait le début de sa journée. L'étape suivante fut l'ouverture des rideaux, alors qu'elle était encore en chemise de nuit, afin de bien commencer la matinée en laissant les rayons du soleil la réchauffer doucement. Car c'était important pour Elysabeth d'être active dès le lever, jamais vous ne la verrez sortir de chez elle avec les cheveux ébouriffés et les vêtements mal enfilés : elle cherchait toujours ce genre de scénario catastrophe, qui à son avis traduisait un grand manque d'organisation et exposait aux yeux de tous un côté peu glorieux de nous. Pour une personne qui tenait à être toujours tirée à quatre épingles, fraîche et réactive, c'était impensable – tout comme le fait d'arriver en retard à un rendez-vous, qu'il soit important ou pas. On pouvait dire que la bretteuse était tellement stricte envers elle-même qu'elle cherchait à avoir une attitude irréprochable et ce, en toutes circonstances. Quand elle n'était qu'une jeune recrue dans l'armée le moindre écart de conduite ne pardonnait pas et, à l'époque où la contractante occupait un haut grade, elle se faisait un devoir d'être un modèle pour ses subordonnés –  « faites ce que je dis, pas ce que je fais » n'était pas un comportement digne d'un gradé.

Bref, maintenant que notre Merryfalls s'était levée et avait profité de la chaleur de l'astre diurne, elle pouvait aller boire son café, se doucher et s'habiller. Tout cela était comme un rituel pour elle, sans tout cela sa journée commençait sur une mauvaise note. Même pendant ses jours de repos, changer ses habitudes matinales serait comme une profanation, la preuve est que ce jour-là ne faisait pas exception. Vous pensiez que la surveillante ne se levait de bonne heure que lorsqu'elle devait partir travailler ? Eh bien pas du tout, faire un écart aux bonnes habitudes ne serait-ce qu'une fois brisait complètement notre rythme, résultat nous nous fatiguons et avons du mal à récupérer, c'était un risque qu'elle préférait éviter. Et puis après tout, ne pas perdre une seule minute était la meilleure manière de profiter de ses quartiers libres selon elle. Par exemple, c'était ainsi qu'on avait le plus de chances de trouver son bonheur au marché... Voilà qui tombait bien, puisque ce fut sa première destination. Elysabeth attrapa sa liste puis sortit de son logement comme une bourrasque avec sa vigueur habituelle, cap vers les rues marchandes désormais et au pas de course ! Une fois sur place, elle ralentit pour prendre le temps de jeter un coup d’œil à toutes les étales. Ce n'est pas parce qu'elle avait des choses particulières à se procurer que faire quelques écarts ne lui était pas permis, il fallait savoir se faire plaisir de temps en temps pour ne pas s'imposer trop de contraintes.

En parlant de se faire plaisir, notre associée défendue stoppa sa marche pour aller observer de plus près les fruits qu'exposaient un vendeur fort amical, assez pour la reconnaître comme l'une de ses clientes régulières et lui faire un prix d'ami pour ses achats. Son sachet sur le bras droit et une pomme verte bien juteuse qu'elle savourait pleinement dans la main gauche, elle se remit en route et trouva rapidement tout qui était inscrit sur son petit bout de papier. Un sourire satisfait sur les lèvres, la demoiselle se dit qu'il était temps de rentrer ranger tout ce qu'elle venait de se procurer et se dirigea en conséquence, quand une étale qui lui avait jusqu'ici échappée attira son regard. Elle termina son fruit et se débarrassa du trognon pour s'en approcher, puis se pencha au-dessus des pâtisseries qui n'attendaient qu'une chose : trouver preneur parmi la population des gourmands qui se baladaient dans le coin. En humant doucement l'odeur tiède et sucrée, notre épéiste devina que ces petits gâteaux sortaient tout juste du four donc devaient être un vrai régal... Je vous ai bien parlé de se faire plaisir tout à l'heure, non ? Eh bien dans ce cas, c'est bien ce qu'elle comptait faire. Son regard bleu violacé scruta attentivement la petite armée qui venait de faire céder sa gourmandise, tandis qu'elle contractait ses abdominaux pour que la douce senteur qui lui titillait les narines ne fasse pas gronder son estomac. Une fois son choix arrêté, Elysabeth sentit son sourire s'élargir et allait lever la tête pour passer commande, quand une petite main s'avança au-dessus des pâtisseries... Pour tenter de se saisir de l'une d'entre elles, certainement en tirant profit du fait que les deux artisans étaient occupés ailleurs à ce moment.

Fronçant délicatement les sourcils, la jeune maman fut surprise mais aussi indignée d'assister à une tentative de vol, elle qui était contre ce genre de choses qui revenait à manquer de respect envers la personne qui avait donné de son temps et des efforts pour que, finalement, son travail ne lui rapporte rien. Sa réaction ne se fit pas attendre : d'un geste fluide et rapide elle alla frapper de sa main celle qui tentait de prendre ce qui ne lui appartenait pas, un geste que tous les enfants connaissent bien, puis se tourna vers la jeune demoiselle qui s'avéra être une bien frêle personne. Ce vol était-il poussé par la faim, parce qu'elle n'avait pas de quoi se remplir l'estomac autrement ? Quoi qu'il en soit, puisque ça s'était déroulé juste devant ses yeux, notre ancienne militaire ne pouvait pas laisser cet acte passer sans rien dire. D'une voix stricte, elle adressa la parole à la petite brune.

-Qu'essayais-tu de faire, jeune fille ? J'espère que tu n'en es pas fière.

Parce que ce serait le comble, d'être content de soi quand on commet un vol. L'inconnue ferait mieux de faire attention en répondant, même si pour Elysabeth c'était impensable qu'on puisse être satisfait de cette manière. Quand au fait qu'elle lui faisait presque la morale alors que l'endroit était public eh bien, disons qu'elle n'avait pas vraiment fait attention à ce... Détail.
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Kyrielle Hollystone
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MessageSujet: Re: Voler c'est mal, payer c'est mieux tu sais [PV Kyrielle] Voler c'est mal, payer c'est mieux tu sais [PV Kyrielle] EmptyVen 30 Aoû - 18:07

Qu’est-ce qu’il était bavard aujourd’hui, je vous jure à en casser les oreilles de notre Chain solitaire. De qui je parle ? De son estomac bien sûr ! Depuis qu’elle s’était levée et ce assez tôt vu que je peux vous assurer qu’avec le peu de vêtement que portait la jeune fille pour se tenir chaud, le matin il fait très frais ! Obligeant cette dernière à se sortir de son sommeille pour ne pas être trop engourdie de si bon matin. S’il y avait bien une chose qu’elle détestait c’était être vulnérable, incapable de pouvoir prendre la fuite si elle le jugeait nécessaire. C’était aussi pour ce genre de bonne raison que Kyrielle ne dormait jamais correctement la nuit, pas peur, parfois à cause du temps qui ne se fait pas clément avec elle. Ou bien juste parce que c’était la nuit de trop faite sur le trottoir et que son dos se plaignait du manque de confort qu’elle lui offrait. S’il fallait être franc, la jeune Chain en venait parfois à se demander pourquoi elle était revenue sur Terre, trouvant que l’Abyss n’avait parfois rien d’un enfer à côté de ce qu’elle vivait actuellement. Même si retrouver la noirceur de cet endroit lui donnait des frissons et lui donnait la motivation de continuer à avancer. Quelle est la meilleure solution selon vous ? Se laisser mourir sur le bord du trottoir en attendant on ne sait pas quoi ? Se jeter sous les sabots du premier cheval passant par-là ? Très peu pour elle, son caractère l’empêchait de se résigner à juste mourir ainsi. Tant qu’elle avait encore du souffle, son cœur qui bat et assez de force pour se lever, le mieux était de continuer d’avancer. Ainsi, comme toujours, sa préoccupation majeure de la journée était la même chose que d’habitude, se trouver de quoi manger. Ce n’était pas faute d’avoir essayé de chercher un truc dans les poubelles de bon matin, alors que les boutiques n’étaient même pas toutes ouvertes, mais à part un morceau de pain bien trop dur pour être mangé, la jeune fille dût se résigner à une nouvelle fois attendre que les commerçants ouvrent leur boutique, mais surtout qu’elle puisse avoir accès à leur contenu.

Le monde se levait doucement, quel jour on était ? Sincèrement aucune idée, la demoiselle n’avait plus aucune notion du temps qui s’écoulait depuis bien longtemps, elle pouvait éventuellement se rendre compte des saisons, mais son retour dans le monde réel avait été brutal. Voilà un peu plus d’un mois qu’elle trainait bêtement dehors en attendant on ne sait quoi. Ah, l’instinct de survie… La seule chose comptant pour elle, c’était le jour et la nuit. Ainsi que les quartiers qu’elle devait ne pas fréquenter à telle heure ou autre. Aujourd’hui, elle se rendit tout simplement dans une des grandes rues marchandes de la Capitale, espérant qu’il y aurait un peu de monde pour la couvrir et occuper les commerçants. Fort heureusement pour elle, le temps semblait plutôt clément aujourd’hui, poussant un peu tout le monde à profiter encore des rayons doux du soleil avant d’affronter  l’hiver. Les clients sont dehors, les marchands sortent leur stand dehors pour attirer un peu plus la clientèle en mettant en valeur leur produit. Parfait. Vagabondant tranquillement, la jeune fille erra dans la rue sans but un peu. Attendant une opportunité pour voler et ne pas se faire remarquer cette fois-ci, cela n’était jamais un mal pour elle de ne pas se faire remarquer  par les vendeurs. Son estomac gronda une nouvelle fois, oui oui cela allait venir… Ayant de toute façon clairement les crocs, Kyrielle fût attirée par les bonnes odeurs des pâtisseries. Ce qu’elles avaient l’air bonnes… En plus pas besoin de cuisiner ou autre, et avait le mérite de lui tenir un peu plus au ventre qu’un simple fruit. Le mieux serait d’arriver à en prendre plusieurs...

Penchée au-dessus du stand comme n’importe quelle cliente intéressée ferait, le marchand lui demanda s’il pouvait l’aider. La demoiselle annonça juste qu’elle regardait pour le moment  qu’il pouvait s’occuper d’une autre cliente. Chose qu’il ne tarda pas à faire. Bon… Attendre le bon moment pour prendre deux trois trucs ni vu ni connu… Une femme se posa alors à côté d’elle, visiblement intéressée par ce que vendait notre homme. Ni prêtant nul attention, malheureusement d’ailleurs, la jeune fille tendis la main pour s’emparer de quelque chose, n’importe quoi ferait l’affaire, même le pain qui était juste à côté. Il n’était pas dur comme du bois au moins lui. Un sursaut de surprise l’arrêta cependant net dans son action tandis que la femme voisine lui tapa sur la main. Pardon.. ? Levant un regard méfiant et à la fois apeurée vers elle, la femme ne tarda pas à presque se planter devant elle pour lui dire sur un ton accusateur, comme si elle engueulait une petite fille que ce n’est pas bien de voler, qu’elle espérait ne pas être fier de ce qu’elle faisait. Pour être franche, la jeune Chain se demanda un bref instant si c’était une blague ou non en haussant les sourcils. D’une voix cassée, presque comme un murmure elle lâcha juste, espérant d’ailleurs que cela n’ait pas attiré l’attention des vendeurs par ici.

- Laissez-moi…

D’un mouvement vif elle shoota dans une des planches en bois utilisés pour maintenir le stand dehors, faisant alors dégringoler par terre une petite série de pain. Ayant préférée viser quelque chose de plus lourd que des pâtisseries. Elle ne tarda pas à se baisser pour filer comme un lapin, tandis que les commerçants étaient encore sous le coup de la surprise que leur stand se soit effondré. Deux petites baguettes, voilà le résultat des courses. Courant jusqu’à en perdre haleine, la demoiselle trébucha plus loin. La tête tournant à cause de la faim. Ce n’était pas vraiment le moment de flancher… Cherchant à quatre pattes par terre son butin du jour, elle ne tarda pas à remettre la main dessus avant de se redresser en titubant. Il était temps qu’elle mange. Avançant nettement plus lentement espérant que personne ne l’approche en la prenant pour une voleuse, à juste titre pour le coup. La jeune fille croqua dans le morceau de pain, commençant doucement à mastiquer pour avaler son repas du moment. Vite, une petite rue tranquille…
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MessageSujet: Re: Voler c'est mal, payer c'est mieux tu sais [PV Kyrielle] Voler c'est mal, payer c'est mieux tu sais [PV Kyrielle] EmptyDim 13 Oct - 21:26

Les besoins humains peuvent se faire atrocement pressants. N'avez-vous jamais eu tellement envie d'aller au toilettes que vous avez l'impression qu'on vous a placé un ballon rempli d'eau dans le bas-ventre, un ballon prêt à éclater au moindre geste d'étirement abdominal ou à la seconde même où vous appuierez dessus ? Et en plus quand on se soulage d'une telle envie, nos reins nous font atrocement mal. Ou encore, cela vous est-il arrivé d'avoir tellement envie de dormir que vous n'arrivez quasiment plus à marcher, que vos yeux se ferment tout seuls, que vous avez l'impression d'être lourd, que votre dos ne veut plus se tenir droit et que votre mâchoire se détend spontanément et tellement qu'on s'attendrait presque à voir un filet de bave apparaître au coin de votre bouche à moitié ouverte ? Oui tout ce que j'ai écrit ici n'a rien de bien réjouissant ou de beau, à croire que notre corps nous punit quand on ne réagit pas immédiatement aux signaux qu'il nous envoie. Nous sommes notre propre esclave, soumis à ce que nos besoins physiques nous dictent. C'est que nous sommes une machine composée de milliers de petites cellules, la seule différence avec l'un de ces tas de ferraille dont nous nous servons dans l'industrie étant que ces petites unités de vie nous donnent une conscience et nous permettent de nous mouvoir.

Nous sommes donc soumis à ce que notre corps, un appareil ultra-sophistiqué possédant ses capacités et les limites qui vont avec et capable de se surpasser avec l'aide de notre mental – et des circonstances. Or, comme toutes les machines, celle-ci a besoin d'énergie pour fonctionner correctement. C'est à cela que servent nos repas quotidiens : la nourriture sera absorbée et transformée en énergie, nous permettant d'être actifs sur une durée prolongée. Une partie de cette énergie sera immédiatement redistribuée un peu partout, tandis que l'autre sera stockée dans des cellules bien particulières pour servir de réserves, au cas où nous aurions à nous priver de repas. Cette ressource peut nous permettre de tenir pendant une longue période sans manger ; le corps est un engin rôdé capable de réguler le relargage de l'énergie, une faculté qui a valu à nos ancêtres de survivre à la sélection naturelle. Cependant elle n'est pas inépuisable et, le jour où nous tombons à sec, notre corps périt. Enfin avant cela, il faut subir la privation : la faim est aussi un besoin humain, elle nous crispe l'estomac et peut nous faire trembler – sans oublier que la sous-alimentation induit une baisse de tonus, donc une vulnérabilité. Dès lors on peut comprendre que se rassasier fait partie de l'instinct de survie et donc, que certains sont prêts à tout pour ne plus se sentir faible et fatigué.

Elysabeth comprenait qu'on cherche à se remplir l'estomac, pourtant elle n'acceptait pas qu'on ait recours au crime pour cela. Le crime n'est pas de vouloir survivre à tout prix, non, mais bel et bien de ne pas accorder aux personnes qui nous fournissent de la nourriture les fruits de leur labeur. Il faut travailler pour pouvoir prétendre à sa part de vivres, c'est dans cet esprit qu'on l'avait élevée. Si on voulait s'acheter un petit pain, on pouvait très bien faire une petite course que notre employeur d'un moment nous rémunérera, ce n'étaient pas les clients qui manquaient à Réveil. Voler n'est pas la seule option, même si c'est la première qui vient à l'esprit. Notre Pandora était désolée pour les voleurs qu'ils aient à en arriver là pour survivre, mais en même temps sa droiture d'esprit née d'une éducation stricte lui interdisait de leur donner raison. Du coup quand une jeune femme avait tenté de voler un pain juste sous ses yeux, elle n'avait pas pu s'empêcher de se comporter avec comme on se comporte avec les jeunes garnements – réflexe maternel, que voulez-vous. Non pas que l'ancienne militaire ne voyait pas que la chapardeuse n'était plus une enfant, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de la traiter comme tel pour avoir tenté de partir avec ce pain sans le payer, parce que ça faisait penser aux gosses qui volent des bonbons dans les boutiques, la jeunesse innocente en moins dans les traits et l'attitude en moins probablement.

Mais la brunette était pleine de volonté et de ressource, puisque après avoir regardé Elysabeth l'air de dire « mais c'est qui cette folle et qu'est-ce qu'elle me veut ? », elle tenta le tout pour le tout en faisant s'effondrer l'une des étales du boulanger d'un coup de pied bien efficace avant de s'enfuir rapidement, deux petites baguettes en main. Il fallut à l'épéiste un peu de temps pour que l'effet de surprise passe, puis elle sentit un début de rage pointer : cette chipie venait de faire perdre des produits durement mitonnés par l'artisan et n'était pas partie les mains vides ! Il n'aurait pas fallu plus que la seconde raison pour qu'elle se lance à sa poursuite, bien décidée à attraper la fuyarde – par l'oreille s'il le fallait. La jeune maman pensa bien que la chance lui souriait quand la voleuse trébucha, mais c'était sans compter sans les deux hommes qui la heurtèrent l'un après l'autre, la ralentissant juste assez pour laisser le temps à l'autre demoiselle de reprendre la route, d'un pas plus lent qui permit à la contractante de gagner du terrain. Elle la rattrapa peu de temps après et posa sa main sur son épaule pour la guider jusqu'à une impasse toute proche avant de la relâcher.

-Très bien jeune fille, j'ai deux-trois choses à te dire. D'une : tu vas retourner à ce stand pour t'excuser et je t'accompagnerai. De deux : je vais te donner de quoi payer les deux baguettes que tu as volées ainsi que les dédommagements pour leur étale, tu auras intérêt à leur donner cet argent. De trois : j'espère bien que c'était un cas exceptionnel et que tu ne recommenceras pas. Suis-je allez claire ?

Son ton était calme bien que légèrement irrité, et sa volonté ferme. La capitaine voyait bien qu'elle avait l'avantage ici, non seulement son corps avait subi des années d'entraînement mais en plus il était évident que sa vis à vis n'avait que peu de forces. Faisant deux pas en avant, Elysabeth reprit la parole avec une note beaucoup plus douce dans la voix, histoire de ne pas braquer la brune – son but était d'entamer un dialogue, pas de la mettre en colère.

-Je suis sûre que tu ne fais pas non plus ça par gaieté de cœur mais, si tu veux manger, pourquoi ne pas commencer par trouver un petit boulot ? Faire des commissions de temps à autre est suffisant pour s'acheter du pain.
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MessageSujet: Re: Voler c'est mal, payer c'est mieux tu sais [PV Kyrielle] Voler c'est mal, payer c'est mieux tu sais [PV Kyrielle] EmptyDim 27 Oct - 17:06

Il n’était pas rare pour notre demoiselle de se faire prendre sur le fait quand elle volait. En même temps, voler en pleins jours quand il y a du monde ce n’est pas ce qu’il y a de plus discret, mais en même temps il fallait bien agir quand les commerçants étaient actifs. Le soir tout est fermé et on est dans ce cas bon pour faire les poubelles. Chose qu’elle avait déjà fait quand elle n’avait pas réussi à se mettre le moindre aliment sous la dent à cause de certains commerçants qui lui avaient fait de la bonne pub, il fallait attendre que cela se calme. Ainsi, fouiller et trouver des reste voir même des trucs neufs ne s’étant pas écoulé durant la journée cela pouvait permettre de survivre. Même s’il faut avouer que manger un truc qui à trainer avec d’autres déchets ce n’était pas très agréable à faire surtout au gout parfois… Enfin qu’importe, aujourd’hui la jeune Chain avait réussi à mettre la main sur du pain. C’est bien meilleur frais que tout sec, ou encore détrempé par la pluie. Cela aurait dû être une journée pas trop mauvaise, on pourrait même dire que pour le coup le commerçant n’y aurait vu que du feu. Mais il fallut qu’une cliente de passage se décide à la balancer. Ou plutôt l’arrêter et tenter de lui faire entendre raison, bien voler c’est mal. Mais ce n’était pas non plus un plaisir et le chat sauvage qu’était Kyrielle préférait largement voler et se faire oublier dans un coin, plutôt que de demander pitié aux gens ou commerçant. Puis, ce monde est remplit d’homme… Imaginez donc, une pauvre fille sans argent qui crève de faim, imaginez ce qu’on pourrait lui proposer pour lui donner de l’argent en échange. On lui avait déjà fait le coup un soir, assise par terre à mourir de faim. Un jeune lui avait proposé de passer la soirée en sa compagnie avec en échange de quoi se nourrir certainement pour un petit moment. N’ayant pas des gouts de luxes… Trop méfiante, faisant certainement une généralité, la Chain restait sur cette idée de vol, même si cela ne plaisait visiblement pas à tout le monde.

Quelle option s’offrait à elle ? Partir sans demander son reste en espérant que cette drôle de femme la laisse tranquille. Ou bien… Eh bien. Ou bien faire ce qu’elle fit justement, c’est-à-dire faire un petit bordel pour pourvoir partir ni vu ni connu avec quelque chose et fuir cette femme qui voulait la ramener aux marchands. Non mais, était-elle au courant qu’ils voulaient certainement lui faire la peau depuis le temps qu’elle traine dans les rues marchandes à se nourrir en volant ? Bref, cela aurait pût marcher peut-être, se réfugier dans les petites ruelles sombres. Elle connaissait bien ces dernières à force de trainer dehors, mais non. Il fallut qu’elle s’effondre un instant à cause de la fatigue et du manque de nourriture. La fuite fût plus lente, la voilà rattrapée. Se faisant fermement agripper par cette femme, elle la traina alors à part, la sermonnant comme on le ferait à une enfant qui vient de faire une bêtise. Se retrouvant dos au mur en serrant contre elle son butin, elle la regardait en silence. Tournant de temps à autre le regard pour voir si elle pouvait s’éclipser une nouvelle fois, mais rien à faire. Qu’elle retourne là-bas et tout ? Non… Pourquoi faire, elle se ferait passer à tabac certainement, après tout, la petite brune faisait partie de ceux qui trainent dehors et foutent le bordel hein. Les indésirables qui ont ratés leurs vie et sont obligés de mendier les autres et prendre sur l’argent des autres pour vivre. Et puis non, c’est un Chain, une créature détestée parce qu’elle vient d’ailleurs et possède des pouvoirs. Pourtant, le peu qu’elle l’utilise c’est pour se défendre… Ne la regardant pas dans les yeux, se refusant de lui répondre, le silence tomba. Travailler pour les autres hein… Bien sûr…

- …

Oui très constructive comme réponse. En même temps que devait-elle dire à une femme qui la traine comme une enfant qui fait des bêtises et qui doit réparer ses erreurs ? Elle ne pouvait pas se mêler de ses affaires à elle ? Elle ne la connait pas. Ne sait pas qui elle est… Ni ce qu’elle est. Fronçant légèrement les sourcils, elle tenta de faire quelques pas sur le côté le long du mur pour mettre plus de distance entre cette femme et elle. Un détritus trainant par terre, la jeune fille glisse, finissant alors les fesses par terre. Décidément, ses jambes semblent bien fébriles aujourd’hui n’arrivant pas à la porter correctement.  S’étalant une nouvelle fois par terre, laissant ce qu’elle tenait contre elle rouler par terre, elle rampa à toute vitesse vers son repas pour se retourner vers la femme et prendre enfin la parole.

- Ça ne vous regarde pas, alors fichez moi la paix ! On ne vit pas dans le même monde…

Finit-elle par dire sur un ton beaucoup moins vif… Son regard avait changé, son œil gauche ayant pris soudainement cette couleur rouge. D’ailleurs un courant d’air s’engagea dans la ruelle, poussant très légèrement la dite femme en face d’elle comme pour la repousser sans pour autant user assez de son pouvoir pour la faire tomber ou même réellement repousser. Qu’elle parte. Allez, elle va faire comme les autres femmes et partir parce qu’elle est bizarre non ? Si seulement…
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MessageSujet: Re: Voler c'est mal, payer c'est mieux tu sais [PV Kyrielle] Voler c'est mal, payer c'est mieux tu sais [PV Kyrielle] EmptyJeu 21 Nov - 15:41

Elysabeth avait un côté mère poule très prononcé. Quand l'un de ses soldats avaient du mal à aller jusqu'au bout de l'entraînement, elle était tentée de prendre l'un de ses sacs pour qu'il ait moins de charge mais devait se contenter de lui crier des mots d'encouragements avec une vigueur qu'elle voulait lui communiquer. À chaque fois que son fils tombait en essayant de marcher, elle devait retenir ce réflexe d'aller le soulever par les aisselles, lui épousseter les vêtements et l'aider à continuer. À la place, la jeune femme devait se contenter de tendre les bras vers lui en l'incitant doucement à ne pas pleurer, à se relever et à la rejoindre. Et dès que sa petite fille peinait pour attraper quelque chose à cause de son handicap mais que la maman la jugeait en mesure d'y parvenir, elle ne l'aidait pas, préférant la pousser à puiser dans ses forces pour se débrouiller seule. La pousser à être autonome. C'était au final ce qu'elle faisait autant avec ses enfants qu'avec les soldats à entraîner : que ce soit dans l'éducation ou la formation il ne fallait pas être trop indulgent au risque que le gamin ou le bleu ait l'impression que la hiérarchie n'était là que pour faire joli, les pousser à nous respecter sans pour autant ne se reposer que sur la force brute pour cela. Tout comme il ne fallait pas être trop gentil, les assister à tout bout de champ dès qu'ils éprouvaient la moindre difficulté, car si on les habituait à cela ils n'évolueraient jamais et passeraient leur temps à se reposer sur nous, ils croiront qu'on sera toujours là pour leur prêter main forte – de plus, souvent, ceux qui pensaient ainsi devenaient paresseux et trop sûrs d'eux car ils avaient tendance à s'approprier ce qu'on faisait à leur place, c'est à cela qu'on reconnaît une éducation ratée.

Mais ce côté très protecteur que beaucoup disent typique des femmes et que l'éducation stricte de son père ainsi que ses années dans l'armée lui avaient appris à contrôler, avait tendance à ne pas s'appliquer qu'à ses subordonnés ou à ses petits – je pourrais facilement citer l'exemple des étudiants de Lutwidge, qu'Elysabeth couvait d'un regard protecteur qui lui était venu dès ses premiers jours en tant que surveillante. D'ailleurs es adolescents y avaient échappé belle le jour où des Baskerville s'étaient infiltrés dans le lycée, qui sait ce que ces tarés en cape rouge étaient capables de faire même à de jeunes innocents ? Enfin là n'était pas le sujet, encore heureux parce que parler des faucheurs pourpres était la meilleure manière de la perdre en la faisant partir dans des accès de rage et de longs monologues expliquant à quel point ces êtres étaient cruels, perfides et se servaient des gens pour ensuite les éliminer, que pour elle ils étaient pareils à des vipères et cetera.
Ce qui l'occupait actuellement n'était pas ce genre de débordement de rage, mais une rencontre avec la petite voleuse que notre contractante avait fermement menée jusqu'à une impasse pour pouvoir lui parler dans le calme et la convaincre de s'excuser auprès des boulangers-pâtissiers dont l'étal avait été ruinée, puis de lui dire que le vol n'était pas le seul recours si elle voulait manger. Le tout en lui parlant comme à un mauvais garnement – car elle avait la fâcheuse tendance de se comporter ainsi, ce qui ne faisait que renforcer son côté mère poule.

Non pas que ses paroles eurent un grand impact, puisque la brunette s'enfonça dans un mutisme qui rendit la scène encore plus similaire à celle qu'offre un parent qui fait la morale : ce silence était semblable à celui d'un enfant qui ne sait pas quoi répondre ou qui pense qu'il n'y a rien à dire, voir qu'en placer une est impossible. Cela lui donna envie de la secouer comme un prunier pour voir quelle réaction lui retomberait dessus, mais à la place la Pandora lâcha un soupir. Elle remarqua le mouvement de recul de la demoiselle, mais en revanche agrandit légèrement les yeux en la voyant tomber. En bonne mère poule qu'elle était Elysabeth voulut se rapprocher pour l'aider, une expression inquiète sur  le visage, mais ne fit qu'un pas avant de se rappeler que, si elle pouvait se relever seule, il fallait la laisser se débrouiller. Du coup, elle se contenta de lui demander :

-Ça va... ?

La jeune fille n'avait pas l'air de s'être blessée, en revanche une seconde chute suivit et la fit lâcher la récolte de son vol. Se portant une main au visage, l'ex-militaire se demanda si cette maladresse était naturelle où due à une sous-alimentation, bien que la réponse soit évidente.
Sa vis à vis récupéra son pain avant de la fixer pour lui dire, en gros, d'aller voir ailleurs si elle y était. Cela la fit hausser un sourcil : allons bon, ceux qui se comportaient comme de petits chats sauvages effarouchés étaient parmi les personnes avec qui le dialogue était le plus difficile à établir. Mais avant que l'associée défendue puisse répliquer, l’œil de la brune se mit à... Rougeoyer ? Oui, à moins que sa vue ne lui joue des tours avant l'âge. Ce qu'elle aurait pu croire, si un léger vent ne s'était pas mis à souffler dans l'impasse, comme pour la tenir à l'écart : en le sentant, elle eut l'impression que c'était cette frêle femme qui l'avait provoqué et, en la regardant, sentit que ce qui se dégageait d'elle à ce moment lui rappelait quelque chose...  A ce moment précis, elle lui faisait penser à Linthe – et, plus généralement, à un Chain. Hasard ou bien indice quant à la nature de l'inconnue... ?
Avant de s'intéresser plus à cette question, la Merryfalls jugea qu'elle avait plus important à faire – et à dire. Alors elle releva bien le menton, prit une grande inspiration, et se mit à avancer vers la chapardeuse en bravant les courants d'airs. Une fois près de la plus jeune, elle la fixa en empruntant un ton cassant.

- « La paix » ? Si c'est vraiment ce que tu veux alors j'ai le regret de t'annoncer que tu es mal tombée. Non seulement parce que je ne compte pas m'en aller aussi rapidement, mais aussi parce que tu ne l'auras jamais en vivant ainsi, pareil pour le bonheur. Ensuite, si tu ne vis pas dans ce monde – à ce moment elle étendit les bras comme pour l'inciter à regarder quelque chose –, j'aimerais bien savoir où tu vis petite. Dans tes cauchemars, peut-être ?

Cela dit, Elysabeth prit un air satisfait et lâcha un soupir qui l'était aussi. Pourquoi avoir demandé si elle vivait dans ses cauchemars ? Parce que cette enfant lui donnait l'impression de penser que c'était la vraie nature du monde : un cauchemar. Et que tous ceux qui y habitaient étaient d'horribles monstres chargés de la traquer, de rire de ses gamelles, de la punir, de la faire souffrir. Bref, elle voyait une pessimiste en force et ne comptait pas la laisser se morfondre dans cette ruelle tout en grignotant son pain. Ou du moins, pas avant de l'avoir fait comprendre que nos actes ont des conséquences et que, plus vite on les assume, moins les retombées seront sévères – et que penser que ce monde est un enfer ne nous exempt pas de nos responsabilités.
L'une de ses mains se tendit vers la voleuse. Si elle pouvait se relever seule tant mieux, sinon notre épéiste l'aiderait. Mais quoi qu'il arrive, elles n'en avaient pas fini.

-Viens donc. Si tu as peur des commerçants, je serai là. Puis elle continua, bien contente de pouvoir enfin satisfaire sa curiosité. Mais avant ça, dis-moi : tu ne serais pas une Chain, par hasard ?
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MessageSujet: Re: Voler c'est mal, payer c'est mieux tu sais [PV Kyrielle] Voler c'est mal, payer c'est mieux tu sais [PV Kyrielle] EmptyMar 10 Déc - 22:57

Pourquoi ne pas utiliser son pouvoir de façon évidente contre cette femme ? Quitte à suffoquer derrière elle n’aurait qu’à se trainer dans un coin. Mais si elle l’éventrait ou quelque chose du genre, même si elle ne mourrait pas sur le coup, la femme bien que paraissant forte n’aurait plus grand-chose à attendre de la vie dans ces cas-là. Mais elle ne le fit pas, se disant que bien que cette grande femme lui paraissait effrayante, qu’elle n’avait qu’une envie fuir à toute jambes loin d’elle pour se cacher et se faire oublier. Mais elle lui donnait d’avantage l’impression d’être un femme prenait les autres pour ses enfants et qui n’hésitait donc pas à réprimander sans pour autant être méchant. Car je peux vous assurer que si c’était le dit commerçant qui avait mis la main sur elle, la jeune fille aurait mieux fait de se protéger pour ne pas se retrouver étaler dans la neige dans un sale état. Ou pire encore, livré à ces membres de Pandora. Du peu qu’elle entendait sur eux, elle n’avait pas vraiment envie de les croiser en fait. Dire qu’elle en avait un juste en face d’elle… Autant ne pas lui dire, du moins pas pour le moment. Même si le fait de vouloir la repousser avec un courant d’air l’air menaçant pour être laissée tranquille n’était pas une bonne idée puisque la femme allait forcément connaitre sa nature. Mais pour le moment occupons-nous du fait qu’elle tentait de lui faire entendre raison. N’hésitant pas à braver le courant d’air, oui dit comme ça, cela ne fait pas très glorieux. Elle se planta devant elle, n’hésitant pas à faire relever la tête à la jeune Chain pour l’obliger à la regarder. Et se mettre à vouloir lui mettre quelques bonnes paroles dans le crâne. Elle vivait dans des cauchemars… ? Glissant très légèrement le regard sur ce que lui montrait la femme du bras, c’est-à-dire le monde autour d’elle. La petite brune avait bien du mal à y voir un monde merveilleux. Ce n’était que la rue, cet endroit où elle passerait l’hiver dans le froid toute seule. Et puis même, elle n’était promis à aucun avenir, elle avait cent ans de décalage était une créature de l’Abyss. Le pire était certainement qu’elle était appelée à rejoindre à nouveau ce monde sombre bien qu’elle ne le sache pas encore.

Restant recroquevillée sur elle, la demoiselle n’osait même pas bouger ni même dire le moindre mot. Elle ne verrait certainement jamais les choses autrement, quoiqu’on puisse lui dire. Du moins, c’est ce dont elle était persuadée, même si elle ne savait pas qu’un jour elle aurait l’occasion d’à nouveau sourire à la vie. Et voir le monde un peu autrement. A la fin de la phrase de la plus âgée des deux, elle finit par lâcher une simple phrase tout de même. Comme voulant la contredire. Cependant ce ne fût qu’un murmure, comme si hausser la voix lui reviendrait à lui foutre une claque.

- Ma vie est un cauchemar de toute façon…

Bien sûr que c’est pessimiste comme phrase. En même temps comment voir les choses autrement ? Elle n’était promise à rien. Elle n’avait qu’à faire ses excuses en espérant s’en sortir hein.. ? Et puis quoi ? Elle retournerait à la rue dans son coin sans demander son reste. Pour continuer à survivre pendant on ne sait pas combien de temps. Finalement, une main lui fût tendue, pour l’aider certainement à se relever ? La regardant dubitative, la petite brune ne savait réellement pas si elle devait la prendre ou non… Elle comptait toujours lui faire voir les commerçants. C’est un coup à finir la tête par terre ça… Mais le pire fût certainement sa deuxième question. Posé de façon parfaitement naturelle, comme si c’était le genre de chose qu’on demandait à n’importe qui. Si elle était un Chain ? Son cœur s’emballa. Elle savait… Elle comptait la ramener à cet endroit Pandora. Aurait certainement une récompense ou quelque chose de ce genre pour l’avoir fait. Tentant de se relever sans son aide pour toujours s’éloigner d’elle, l’effort qu’elle fit pour se soulever fût inutile puisqu’elle retomba aussitôt au sol. Ayant à peine décollé ses fesses. Tremblante elle tapa dans la main qui lui était tendu, comme si ce n’était qu’un vulgaire piège.

- Dégage ! Je ne t’ai rien fait ! Fout moi la paix !

Un peu excessif comme réaction ? En même temps, vous avez déjà eu peur ? Cette même peur qui lui avait fait tuer un homme bien plus imposant qu’elle et ce de façon violente, cette peur qui l’avait au final sauvé. Attrapant sa lame qui était cachée sous sa jupe comme toujours, la jeune fille eut alors pour reflexe de tenter de bondir sur elle. L’utilisation de son pouvoir n’étant pas forcément la meilleure chose à faire vu son état physique. C’était hélas inutile, puisqu’elle fût bien évidement arrêtée avant et maîtrisé par la même occasion, retournant dire bonjour à son ami le sol. Des larmes perlant sur le coin de ses yeux, celles de son œil gauche étaient rouge. Bien qu’elle tenta quelque instant de résister comme si cela la ferait tout simplement lâcher elle lâcha difficilement.

- J’ai jamais demandé à survivre, j’ai jamais demandé à être ce que je suis ! Laisse-moi… Laisse-moi…

Continuant de forcer pour tenter de la faire lâcher, vainement, la jeune fille se retrouva rapidement sans force, ne pouvant même plus résister. Son estomac grondait, ses muscles tremblaient. Le sol n’était pas du tout confortable… Elle ferma les yeux. Elle était impuissante. Faible face à une femme qui savait ce qu’elle était.
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MessageSujet: Re: Voler c'est mal, payer c'est mieux tu sais [PV Kyrielle] Voler c'est mal, payer c'est mieux tu sais [PV Kyrielle] EmptyLun 20 Jan - 19:27

Décidément, cette petite avait un sacré caractère. Elle cherchait à la repousser, à fuir, à tout prix, même maintenant qu'elle était tombée. Pourtant dans son état beaucoup auraient abandonné, tout espoir étant perdu à leurs yeux. Ils verraient bien qu'ils n'ont aucun moyen de s'échapper, tout simplement parce qu'ils sont humains et que les humains sont doués d'un esprit logique qui analyse et compile les informations. Cela peut être un avantage, une aide précieuse dans bien des situations, mais cet attribut peut aussi nous desservir : si jamais la suite est courue d'avance selon notre logique, alors nous avons tendance à l'écouter et à baisser les bras. Être doué d'une intelligence pareille peut être un piège, par exemple si celle-ci se trompe dans son jugement en passant à côté d'une porte de sortie, d'une possibilité.
C'est dans ces situations qu'il vaut mieux tenter de retrouver ses instincts animaux ainsi que sa persévérance, sans se laisser aveugler par notre raison. Dans le temps de son capitanat, Elysabeth avait vu bien des soldats surpasser leurs peurs et se tirer de situations difficiles simplement en ayant le courage de ne pas écouter ce que leur dictait la raison. Ils sont allés chercher plus loin que le bout de leur nez et ont fait appel à quelque chose de bien plus ancestral que leur intellect : leurs sens et leur instinct de survie. Évidemment elle en avait vu encore plus se faire tuer même en usant de ces recours, mais au moins eux ne s'étaient pas contenter d'abandonner, de baisser les bras en attendant que la fatalité leur tombe dessus. C'est pour cela qu'elle les respectait et les considérait comme les meilleurs recrues qu'il lui ait été donné de côtoyer.

Mais elle n'entendait pas pour autant que la brunette aurait fait une bonne militaire. Elle semblait être un peu trop indépendante et indisciplinée pour cela. Et même, un peu trop sauvage. Cependant Elysabeth s'attachait facilement à ce genre de personnes combatives, alors si en plus elles étaient jeunes cela faisait un combo gagnant. En revanche, l'un de ses traits de caractère l'exaspérait au point de l'agacer presque : c'était quoi, ce pessimisme ? « Ma vie est un cauchemar », on aura tout entendu. S'il y avait bien une chose qu'elle avait apprise avec le temps c'était que la vie n'était ni un rêve ni un cauchemar, mais qu'elle en revêtait parfois l'apparence pour nous tromper. Pour réchapper à cette illusion il fallait rester éveillé, ne pas oublier qu'elle ne durait jamais, or c'était exactement ce qu'elle faisait. L'envie d'abattre la tranche de sa main sur son crâne la prit subitement, mais la contractante se doutait bien que cela ferait empirerait la situation. Mais en même temps, peut-être que ce serait un bon moyen de la réveiller – ben oui, techniquement, qui dit cauchemar dit sommeil. Et de son avis, être un peu brutale serait un bon moyen de l'en tirer. M'enfin, tant pis, elle se contenta juste d'ajouter une dernière chose, une mise en garde.

-... Tu te rends encore plus malheureuse, à penser ainsi.

Son ton soudainement glacial ainsi que son expression disaient bien qu'elle désapprouvait. Mais autant le comportement de la voleuse ne plaisait pas du tout à Elysabeth, autant elle était attristé de voir une jeune personne être entourée d'une aura si sombre.
Cela dit, elle poussa un soupir en se disant que cette conversation était fatigante de pessimisme avant de revenir à leur premier sujet : le vol à l'étalage. Pleine de bonne volonté – celle d'aider quoi –, elle lui proposa de l'accompagner jusqu'aux commerçants pour les dissuader de se venger de manière musclée. Cela aurait dû mettre la jeune plus en confiance, malheureusement il fallut que derrière la bretteuse fasse une grosse boulette en laissant sa curiosité parler. Mais en même temps c'était dur de ne pas poser la question de sa nature, quand on s'était pris une bourrasque de face dans un cul-de-sac. Le hic, c'est que la Chain ne devait pas vouloir qu'on la perce à jour vu sa réaction quelque peu violente – oui, hurler après les autres en virant d'un revers la main qu'on nous tend, c'est violent. Surprise de la voir réagir ainsi alors qu'elle lui avait semblé être plutôt calme, elle se demanda tout en haussant le sourcils si la demoiselle n'avait pas juste peur que son secret ne s'ébruite. En tant que membre de Pandora la Merryfalls savait que le sort réservé aux Chains vagabonds n'était pas toujours enviable, si certaines avaient l'occasion de passer un contrat légal pour la plupart c'était une série d'expérimentations puis un renvoi vers l'Abysse qui les attendait. C'était donc tout naturel d'être effrayée à l'idée de s'y retrouver... Surtout si on était sans contrat. Était-ce son cas ? Bah, quoi qu'il en soit, sa vis à vis ne la laissa pas y réfléchir puisqu'elle rassembla ses minces forces pour lui foncer dessus tel un chaton qui en dernier recours s'élance toutes griffes dehors vers son persécuteur.

Sans broncher le moindre muscle facial notre ancienne capitaine lui attrapa le bras et la maîtrisa rapidement, la faisant s'accroupir au sol avant de la soumettre à une position de soumission au sol plus désagréable que douloureuse en voyant qu'elle continuait à se débattre. C'était assez ironique de pouvoir la mettre à terre aussi facilement alors qu'elle possédait un pouvoir sans doute grand, on ne pouvait pas rater les effets du manque d'alimentation.
La chapardeuse se mit alors à rager tout en tentant de se dégager, ce qui ne fit que resserrer son emprise. Ce qui était sûr, c'est que lui annoncer son appartenance à Pandora maintenant serait très idiot... Enfin bref, le visage d'Elysabeth qui pendant leur petite lutte était resté impassible s'adoucit légèrement, alors que celle maintenue au sol par ses soins finit par se calmer, lui laissant la chance de reprendre la parole.

-On ne demande pas toujours ce qui nous arrive, mais bien des gens vivent encore malgré cela. Tu devrais en prendre de la graine.

Ensuite, elle se releva en libérant lentement la petite mais sans s'écarter, histoire de pouvoir réagir rapidement en cas de tentative de fuite. Non pas que la femme aux cheveux blancs pensait que son interlocutrice en avait la force, mais mieux vaut prévenir que guérir. Elle croisa les bras en fixant la brune, avant de dire :

-Je ne te ferai pas de mal, ne t'en fais pas. Tu as ma parole.

Ne restait plus qu'à espérer qu'elle allait la croire.
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MessageSujet: Re: Voler c'est mal, payer c'est mieux tu sais [PV Kyrielle] Voler c'est mal, payer c'est mieux tu sais [PV Kyrielle] EmptyMar 4 Fév - 19:14

Kyrielle est une demoiselle certainement un peu trop sauvage, coincée dans sa façon de voir les choses, n'osant au final même pas attraper les mains qu'on pouvait lui tendre. Et pourtant, avant, les deux braves personnes qui l'ont trouvés dans la rue ne lui avaient pas voulu du mal. Comme quoi, le monde n'est pas non plus composé de personne cherchant à lui nuire. Bon, d'accord, elle avait ce côté voleuse qu'on ne pouvait lui retirer, mais il faut avouer qu'elle était tellement froussarde, qu'elle préférait se contenter de voler ni vu ni connu pour retourner se cacher, plutôt que de tenter d'être une honnête travailleuse qui rendrait des services contre de l'argent. Ceci est certainement une façon de pensée qui est ancré en elle depuis qu'on avait tenté d'abuser de l'enfant qu'elle était. Depuis, elle se dit que si on est trop gentil on se fera manger à coup sûr. Et pourtant, sur le fond elle est loin d'être mauvaise. Pour preuve, cette membre de Pandora là devant elle, la logique aurait voulu que la jeune Chain s'en débarrasse. Très franchement, elle aurait largement pût. Son pouvoir n'est peut-être pas le plus puissant qu'il soit, mais avec un peu de réflexion elle pourrait la tuer, ou même gravement la blesser en bougeant à peine. Sauf que voilà, de toute façon elle est trop faible pour courir et elle aurait en prime un meurtre d'un membre Pandora sur le dos la belle affaire, cela irait avec son côté voleuse. Mais bon, elle n'était pas non plus idiote au point de s'en prendre aux autorités. La Chain ne tuait que quand elle y était contraint, c'est à dire de la légitime défense. Mais d'ailleurs, est-ce que ce fait existe pour les Chains aux yeux des humains ? Très bonne question. Mais actuellement, c'était plus de savoir ce qu'il allait advenir d'elle. Ok, un membre de Pandora lui avait mit la main dessus mais elle n'était pas encore en cellule non ? Tout pouvait encore se jouer et visiblement la femme qui faisait un peu mère sévère sur les bords ne semblait pas pressée de la ramener. Elle comptait vraiment la laisser filer ou bien c'était juste un piège. Recroqueviller sur elle même. Kyrielle ne prit même pas en compte ses paroles, comme quoi elle se rendrait plus malheureuse à penser ainsi. Peut-être... Mais à voir le bien partout n'est-on pas déçus lorsqu'on se prend une belle claque en pleine figure.. ? Au lieux de cela, la brune préféra bondir sur elle. Comptant certainement fuir tout de même plus loin dans les ruelles qu'elle connaissait bien, telle une petite chose sauvage qu'on aurait coincée dans une impasse.

La résultat de cette tentative désespérée ? Pas grand chose, là voilà par terre, parfaitement maîtrisé et incapable de bouger. Eh bien la voilà plus avancé, surtout que de l’agresser comme ça n'était peut-être pas la meilleure des idées. Maintenant peut-être qu'elle verrait en elle juste un Chain qu'il faut vite arrêter et renvoyer dans l'Abyss et pourtant retourner là-bas la terrifiait... Kyrielle faisait pitié, ainsi écrasée sur le sol à sortir de ce qu'elle pensait de sa situation, allant même jusqu'à dire que mourir à Sablier aurait été le chemin le plus simple pour elle. Une nouvelle fois, on lui fit la morale. Comme quoi d'autres personnes n'aiment pas leur vie, trouveraient certainement que mourir serait la chose la plus simple mais que cela ne les empêche pas de continuer à se battre. Pourtant, c'est terriblement dur d'être considéré comme un monstre alors qu'on a déjà du mal avoir un semblant de relation avec les autres... Se mordant la lèvre, les larmes aux coins des yeux, elle fût pourtant surprise de la sentir lâcher prise, de la voir légèrement reculer avant de croiser les bras. Elle n'avait pas peur qu'elle recommence.. ? Restant au sol à la regarde de ses grands yeux, la Chain garda le silence devant la nouvelle promesse de la femme. Encore ce cruel dilemme. Devait-elle la croire.. ? Le fait d'être une femme aurait dût grandement aider Kyrielle à se laisser un peu aller à se détendre, mais son statut de Pandora l'en empêchait. En même temps, ne sont-ils pas ennemis naturel ? Si on peut appeler Kyrielle comme étant devenu une créature naturelle en fait. Soufflant avant de légèrement se redresser en position assise, elle ne tenta rien de plus.

- Pourquoi... ? Ton travail n'est pas de m'arrêter et me jeter en prison pour ce que je suis ?

Bon, c'est un peu idiot de poser ce genre de question, ça fait limite « coucou je suis un criminel, mais est-ce que tu comptes me jeter en prison ? ». Mais au moins, elle pourrait être rapidement fixé sur ce qu'elle veut ou pas. Quitte à ce qu'elle l'arrête autant qu'elle le fasse de suite au lieux de tourner autours de sa victime, de toute façon Kyrielle n'avait pas la force physique de se battre contre elle. Remettant quelques de ses mèches de cheveux derrières les oreilles, elle se crispa en baissant le regard, comme si elle était honteuse soudainement.

- Je ne veux attirer d'ennui à personne, je m'accroche à la vie pour une raison que j'ignore.

Eh oui, Kyrielle parlait de mourir un peu plus tôt ? Eh bien si elle le désirait réellement il lui suffirait de tuer quelqu'un ou bien de justement se laisser mourir de faim ou autres choses tout aussi charmante pour une frêle demoiselle comme elle. Mais non rien à faire, son instinct la poussait à faire autre chose... Alors qu'elle semblait d'un seul coup si docile, le grondement de son estomac vint plomber l'ambiance, lui faisant encore plus baisser la tête. Ben oui, n'oublions pas le but principal de la pauvre demoiselle qui était de manger. Où était son pain déjà ? Ah oui, trempé après s'être ramassée par terre à plusieurs reprise... Passant sa main sur son ventre elle, elle se tût. N'osant plus rien dire ni plus rien faire, de peur que la femme prenne encore le moindre mouvement comme une tentative de fuit ou de défense... Qu'allait-elle faire d'elle.. ?
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MessageSujet: Re: Voler c'est mal, payer c'est mieux tu sais [PV Kyrielle] Voler c'est mal, payer c'est mieux tu sais [PV Kyrielle] EmptyMer 26 Fév - 16:16

C'était très agréable, de parler à un mur... En tout cas c'est l'impression qu'Elysabeth avait, par moments. Mais en même temps cette petite semblait faire la sourde oreille à presque tout ce qu'elle pouvait lui dire, alors il y avait de quoi se sentir écoutée hein. M'enfin, peut-être n'aimait-elle tout simplement pas écouter de leçons, c'était son droit – chacun son point de vue après tout, si elle pensait que répondre était inutile c'était sans doute parce que leurs avis différaient de trop et qu'elle ne voulait pas s'épuiser à parler si c'était pour se heurter à un roc. Au moins l'ancienne militaire se sera exprimée donc repartira sans regrets, même si le comportement de Kyrielle lui donnait envie de tirer des oreilles.  
D'ailleurs, pourquoi tenait-elle tant à lui montrer une autre opinion ? Sans doute parce que tant de pessimisme la désespérait et l'attristait. Ou parce que c'était dans sa nature de dire ce qu'elle pensait, tout simplement. Voilà un trait de personnalité qui ne plaisait pas à tout le monde mais, même si la brunette n'avait pas envie d'entendre ce qu'elle avait à dire, notre contractante illégale doutait qu'elle ait la force de protester ou même de lui demander de se taire. Déjà qu'elle avait du mal à rester debout et à parler fort, sans doute que l'ignorer en ne répliquant pas n'était pas idiot, il lui fallait économiser des forces pour pouvoir aller jusqu'au stand et s'excuser – oui, cette idée était toujours d'actualité, je vous rassure.

Mais pourquoi donc se comportait-elle ainsi envers une Chain ? C'était une question intéressante, sur un point que Kyrielle ne manqua pas de relever en lui demandant si son travail n'était pas plutôt de l'emmener au quartier général plutôt que de taper la discute, la faisant hausser les sourcils au passage : eh ben, autant pour sa décision de ne pas dire qu'elle était de Pandora, la demoiselle l'avait devinée toute seule. Enfin, « deviné », certainement qu'elle avait plutôt émit une hypothèse et l'avait rapidement accepté comme vérité. Quoi qu'il en soit l'épéiste ne nia pas, en revanche elle prit un air songeur. Alors, pourquoi ? Mhh, si elle devait donner une raison du tac au tac, c'était parce que Kyrielle ne ressemblait pas vraiment à une Chain – même si elle lui avait fait une petite démonstration de son pouvoir. Quand on avait l'habitude de voir des bêtes au caractère bien spécial et parfois dénués de sentiments, voir quelqu'un à l'apparence si similaire à celui d'un Homme, avoir affaire à une personnalité aussi fragile et triste ne lui donnait pas du tout l'impression d'être face à un monstre, plutôt à une jeune fille un peu perdue, prête à tout pour se défendre et particulièrement bornée mais certainement pas mauvaise au fond. À quelqu'un de normal, quoi, ce qui était étrange quand on avait largement de quoi se demander si cet adjectif pouvait d'appliquer à l'un de ces êtres issus de l'Abysse considérés comme inhumains.

La voix de Kyrielle finit par attirer une nouvelle fois son attention. Ah, quand on disait qu'elle ne semblait pas être si méchante que cela ! Elle venait elle-même d'admettre ne vouloir de tort à personne. C'était juste un pauvre petit chat apeuré... Enfin... Au niveau de son caractère et de ses réactions, Elysabeth se demanda même si comme un vrai petit félin toujours sur ses gardes et facilement effrayable, son interlocutrice sursauterait si jamais quelque chose faisait du bruit en tombant subitement dans la petite impasse qui leur servait de lieu de causette – on faisait mieux quand même, genre un salon de thé ou un bar, mais c'était une situation particulière, on ne pouvait pas vraiment dire qu'elles étaient deux amies qui se retrouvaient par hasard et décidaient de s'arrêter quelque part pour discuter de tout et de rien.
Bon, par contre, qu'elle dise ne pas savoir pourquoi elle se raccrochait à la vie n'était pas très joyeux, mais notre capitaine commençait à avoir l'habitude. Malgré tout un mince soupir lui échappa, qui n'aurait sans doute pas été audible même s'il avait été plus bruyant puisque de toute façon les grondements de l'estomac de la brune l'auraient couvert. La fixant un moment l'air de se demander si ce grondement à réveiller les morts venait bien de son petit ventre, la Merryfalls porta le regard vers le pain volé qui ne ressemblait désormais plus à grand-chose et encore moins de mangeable avant de le faire revenir sur sa vis à vis.

-C'est ce que j'appelle une grosse faim, ça ! Si tu me laissais t'accompagner jusqu'au stand, je pourrais t'acheter un petit quelque chose à grignoter après que tu te soies excusée et que tu aies remboursé les dégâts.

Voyez comment elle ne lâchait pas le morceau ! Mais bon, sans cette entêtement, Elysabeth ne serait plus elle-même.
Cela dit, elle s'accroupit à terre pour qu'elles soient un peu plus près l'une de l'autre – pis comme ça la Chain aurait peut-être moins l'impression de se faire dominer en beauté – et continua plus bas.

-S'accrocher à la vie est un réflexe humain, nous n'avons pas forcément besoin de raison. D'ailleurs, c'est sans doute pour cela que je n'ai pas pensé à te ramener avec moi au QG : tu sembles tellement humaine que j'ai du mal à ne pas te considérer comme tel.
Un petit sourire en coin apparut alors sur ses lèvres. Et puis tu as de la chance, aujourd'hui est jour de repos pour moi.

Boouh, la mauvaise excuse ! En outre, ce qu'Elysabeth pensa mais garda pour elle fut que si Kyrielle tenait encore bon et faisait de son mieux pour survivre, c'était certainement que tout espoir ne l'avait pas quittée. Au fond de son aura sombre devait subsister une petite lueur qui, espérons-le, finirait par la guider vers des jours meilleurs à force de ténacité.
C'est alors qu'elle remarqua quelque chose : aucune ne s'était encore présentée (oui, si depuis quelques temps déjà j'emploie le prénom de Kyrielle, c'est uniquement parce qu'un narrateur ça a des supers pouvoirs -vlan-). Bah, mieux vaut tard que jamais comme on dit, alors....

-Au fait, je m'appelle Elysabeth. Et toi ?


Demanda-t-elle en retrouvant un peu de légèreté dans le ton.
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MessageSujet: Re: Voler c'est mal, payer c'est mieux tu sais [PV Kyrielle] Voler c'est mal, payer c'est mieux tu sais [PV Kyrielle] EmptyJeu 27 Mar - 20:53

Un petit chat apeuré hein ? Eh bien oui, Kyrielle était ça. Mais ne tentez pas de vouloir la toucher en vous disant que vous allez la calmer un coup, car si ce geste était totalement pas voulu de sa part, vous risquerez de vous faire mordre et ce au sens propre du terme. Bon, d'accord. Le fait d'avoir une femme en face d'elle aidait un peu la chose. Surtout que même si cette dernière depuis tout à l'heure était en train de lui passer un savon, elle ne semblait pas bien méchante. Du moins elle ne l'avait pas frappée ou autre. Juste maîtrisée lorsque la demoiselle tenta un peu une action qui était plus du suicide qu'autre chose mais bon. Au moins cela ne lui avait pas fait prendre trop cher mis à part d'être ridicule et certainement quelques bleus. Mais ça c'était rien du tout hein. Le tout pour en plus se taper royalement la honte avec un estomac qui crie famine. C'est bon, je pense que tout le monde ici présent -c'est à dire deux ahah!- avaient compris qu'elle mourrait de faim hein, elle n'avait pas volé de l'argent juste pour le bon plaisir d'emmerder un peu la vie à ses commerçants, même si certains de ces derniers devaient vouloir la peau de cette voleuse et donc cette dernière ne les portait pas vraiment dans son cœur. Quand comprendrait-on qu'elle ne faisait pas par plaisir et qu'elle n'était pas dans cette situation de son plein grès, ce n'était tout de même pas faute si elle avait fait un petit bon dans le temps pour se retrouver perdue dans une ville qu'elle ne connaît même pas cent ans plus tard hein ! Hein quoi ? Ah oui, j'oubliais un léger détail. Tout le monde ou presque se contrefiche de ça. Marrant non ? Eh non, la nature a fait en sorte que les humains sont soit égoïstes, soit un peu trop compatissant. Sur quoi était-elle tombée cette-fois ? On va dire une personne de la seconde catégorie à un degré moindre... Mais Kyrielle pouvait être considérée comme quoi ? Sur le fond la demoiselle était certainement du genre égoïste un peu comme tout le monde. Jamais elle n'avait prétendu être quelqu'un de spécialement bien, sans pour autant être mauvaise. Dur hein. Pourtant sur le principe personne n'est tout blanc et tout noir... Donc cela voudrait dire qu'elle pourrait espérer de la pitié de la part de ce marchand si cette femme la ramenait jusqu'à lui ? Pas sûre... C'était bien pour cette seule et unique raison qu'elle ne voulait pas y retourner, en pas se faire fracasser la tête sur ce qui reste de l'étalage pour se venger de ses mauvaises actions.

Cependant elle garda le silence. La tête basse, exactement comme une enfant à qui on ferait la moral et qui subit sa punition en sachant très bien ce qu'elle a fait de mal. Elle n'aime pas ça, mais sait pourquoi on l'engueule. On va dire que c'est un peu ça en plus... La Chain, vole, elle sait que c'est mal. Mais semble avoir du mal à se plier à la société, complexée par sa nature qui semblait au final pas si visible qu'elle le pensait, vu ce que lui annonça la femme aux cheveux d'argent. Elle n'arrivait pas à la considérer comme un Chain puisqu'elle n'en avait vraiment pas l'air... Ah oui... ? C'était certainement tout bête. Quelque chose de peut être évident aux yeux de tous, mais jamais on ne lui avait dit ainsi. Oui bon, si cela ne se voit pas c'est un peu étrange de dire à quelqu'un « hey ! Tu sais que t'es humaine ? » Il faut l'avouer... Mais rien à faire. Cela arracha à notre demoiselle une mine presque choquée, son regard se perdant dans celui de l'aînée qui s'était mise à sa taille pour lui parler, lui donnant moins l'impression d'être la vermine des deux. Se mordant la lèvre inférieur, la demoiselle semblait pour l'instant toujours enfermé dans son mutisme passager. D'accord, elle voulait la ramener aux marchands, c'était une très mauvaise idée, mais rien à faire, elle venait de lui dire que Kyrielle semblait plus humaine que Chain... Serrant les poings, elle s'apprêta à ouvrir la bouche, mais fût arrêtée dans son élan par la femme qui se présenta sous le nom d'Elisabeth. Ah mais. Oui, aucune des deux ne s'était présentée depuis le début. Cela eut pour mérites de l'arrêter net dans son élan, alors qu'elle était encore plongée dans ses pensées à cause de ce qu'Elisabeth lui avait dit plus tôt.

Finalement. Elle après une poignée de secondes à être restée ainsi sans bouger, la petite brune releva enfin le regard vers le membre de Pandora. Le yeux mouillées, comme si elle allait fondre en larme. Ce n'était certainement qu'une impression, mais pendant un très bref instant, elle se disait ne pas être seule. D'un geste vif, bien plus vif que l'on pourrait le croire vu l'état physique de la demoiselle, certainement son côté lié à l'Abyss qui lui permettait d'être un peu plus performante qu'une fille normale on va dire. Mais ce n'était pas une nouvelle fois dans un élan pour s'en prendre à elle ou tenter de fuir, elle eut pour reflexe presque.. Idiot ? De s'accrocher au cou de la femme, ses bras passés autours pour presque se suspendre. Bon, heureusement pour elles, elle était suffisamment proche du sol pour éviter que l'une des deux ne chute. Mais elle resta comme ça en tremblant.

- Kyrielle... Je m'appelle Kyrielle...

Sans oser bouger d'un pouce, la petite demoiselle semblait se raccrocher à elle, comme si c'était devenu quelque chose de nécessaire pour elle pour ne pas fondre en larme. Disons qu'elle retrouvait la chaleur de quelqu'un. Y a pas si longtemps c'était celle d'un tigre qui lui manquait beaucoup. Maintenant une femme. Eh bien voilà quoi... En revanche, bien qu'elle n'osa pas bouger un instant, ni même dire quelque chose en plus elle finit par honteusement la lâcher pour regarder le sol et dire.

- Je n'ai rien pour rembourser. Ils voudront ma peau...

Oui bon, d'accord elle ne voulait plus s'enfuir, ou plutôt n'en ressentait plus le besoin. Mais ça ne résolvait en aucun cas le problème de faim qu'elle avait pour le moment, ni même ces marchands que Elisabeth voulait absolument qu'elle rembourse. Restant au sol, par pur flemme de se lever, ne voulant, ni ne pouvant réellement aller quelque part. Elle attendit... Elle était de toute façon obligé de suivre le mouvement imposé par cette femme de toute façon... Dure la vie.
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Voler c'est mal, payer c'est mieux tu sais [PV Kyrielle]

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